09/10
Immobilier : comment Colocatère veut développer la colocation à Bordeaux
A l’heure, où les prix de l’immobilier grimpent dans les grandes villes françaises, trois anciens experts de la défiscalisation ont réinventé et étendu le concept de la colocation. Et, ils ont décidé de faire de Bordeaux l’une de leurs cibles privilégiées
L’histoire de Colocatère a commencé en 2008 dans le nord de la France. Trois amis, Loïg Le Meilleur, Sébastien Champion et Christophe Baudat, tous spécialisés dans la défiscalisation immobilière, décident de louer leurs biens personnels dans la région lilloise à trois personnes différentes et non plus à une seule famille pour maximiser la rentabilité de leurs investissements.
"Nous sommes partis du constat que les étudiants, les actifs et les Français en général, ont des difficultés à se loger et une envie grandissante de tisser des liens sociaux", explique Loïg Le Meilleur.
Un pari, car si le concept n’est pas nouveau et est très répandu à Barcelone, Londres, en revanche, dans l’Hexagone, il n’a guère percé au-delà des étudiants. "C’est lié à une mentalité très individualiste dans le pays, mais qui évolue", avance-t-il.
Ils ont professionnalisé la gestion de la colocation
L’expérimentation est réussie sur Roubaix, Lille, et progressivement, ils accroissent ainsi leur "parc" de biens, grâce aux revenus générés par ces locations et une moyenne de 6% de rentabilité net d’impôt à l’année. Progressivement, ils "professionnalisent" le concept et créent une société de travaux pour adapter au mieux les logements à la colocation, puis une société de gestion et une agence immobilière.
Car, au fil des années, ils ont acquis la conviction que, pour que la colocation fonctionne, il faut que chacun dispose d’un espace individuel et autonome (chambre avec une salle de bain et sanitaires), d’un espace de vie commun important et d’une décoration soignée. Sans oublier une gestion administrative simple (regroupement des factures).
"Le concept fonctionne au-delà de nos espérances. Depuis 2015, nous avons ouvert à Reims, Nancy, Toulouse, Paris et désormais Bordeaux. Au total, nous gérons 160 biens (maisons et appartements) et près de 700 locataires", souligne Loïg Le Meilleur.
Des services pour le locataire et le propriétaire
"Cette nouvelle offre sur le marché de la location répond au mieux à une demande de location insatisfaite, une offre vieillissante, non adaptée voire à une pénurie. Les locataires y trouvent leur compte : les biens sont proposés clés en main, entretenus et parfaitement équipés : de la petite cuillère en passant par l’aspirateur jusqu’à l’écran plat dans l’espace commun et dans chacune des chambres", met-il en avant.
Autre intérêt, les colocataires n’ont aucun frais d’agence, ni de copropriété et sont éligibles aux APL avec ce système.
Les avantages pour les investisseurs semblent aussi nombreux : rentabilité élevée (entre 5 et 7% net d’impôt), investissement durable, gestion locative tout inclus, taux de remplissage de 90%… Et, "comme les biens sont rénovés et décorés par nos experts, les locataires en prennent davantage soin", insiste Loïg Le Meilleur.
"La pression locative est plus forte à Bordeaux qu’à Paris"
Le groupe Colocatère s’occupe d’ailleurs également de rechercher le bien adapté à une colocation pour les investisseurs et pilote ensuite les travaux de rénovation avec des artisans, soigneusement choisis et auprès desquels il prend sa commission. "Sur Bordeaux, le marché est énorme, car la pression locative y est plus importante désormais qu’à Paris", estime-t-il.
Le budget moyen d’un colocataire à Bordeaux est de 469 € (soit 42 € de moins que la moyenne nationale) et le prix moyen d’une chambre en colocation est de 460 €.
D’ailleurs, le groupe peine à trouver des biens disponibles. "Nous recherchons des appartements de 70 m² près des axes de transports en commun. Avec les travaux, cela représente un investissement de 280 000 euros", précise Loïg Le Meilleur.
Malgré ces difficultés, leurs ambitions restent fortes. "Nous allons recruter entre 7 et 10 personnes d’ici deux sur Bordeaux (le bureau est 9 rue de Pessac) des gestionnaires, des conducteurs de travaux…", indique-t-il.
D’immenses perspectives de marché
Déjà leader sur le secteur en France avec une présence dans 9 grandes agglomérations (Lille, Reims, Bordeaux, Paris, Toulouse, Nancy et Metz) et la perspective de 4 à 5 nouvelles villes en 2018 dont Amiens, Lyon et Rennes, le groupe Colocatère, qui compte 25 salariés, vise un chiffre d’affaires de 10 millions d’euros en 2018.
D’ici 5 ans, l’objectif est d’atteindre 85 millions d’euros de chiffre d’affaires et 150 salariés. "Aujourd’hui, la colocation ne représente que 2% du marché immobilier en France, mais la demande double tous les ans", fait remarquer Loïg Le Meilleur.